Avertissement :
Ne vous attendez pas à connaître tous les détails en lisant ces
pages.
Pour chaque instrument, nous avons tenté de faire un survol
succinct de son histoire, en faisant une synthèse de tout ce que
nous avons lu et en tâchant d’en écrire un résumé.
Nous nous sommes aidés de livres et de sites dont nous avons mis
les liens ici. Si vous voulez en savoir plus, nous vous invitons à les
consulter. Les personnes qui ont mis en ligne les sites référencés
ont fait un vrai travail de fourmi qui mérite qu’on s’y attarde.
La Guitare Basse
La Guitare Basse, plus couramment appelée la basse est un instrument à cordes pincées.
Pendant longtemps, on a attribué l’invention de la guitare basse à Leo Fender, mais en 1995, on a
mis au jour une basse de type solid body qui datait du milieu des années 30.
Voici en résumé l’Histoire de la Guitare Basse :
Historiquement, la contrebasse est l’ancêtre directe de la guitare basse. Avec les nouveaux styles
de musique qui arrivaient au début du XXe siècle, il fallait résoudre le problème de
l’encombrement de la contrebasse. Il fallait aussi en augmenter la puissance.
Dès les années 1920, des inventeurs se sont attelés à la tâche. L’un
d’eux, n’est autre que Paul Tutmarc. Pour être bref, il était désolé de
voir son contrebassiste faire les voyages seul dans sa voiture avec son
instrument. Il inventa donc la Bass Fiddle (1932), une contrebasse
électrique de la taille d’un violoncelle. Lloyd Loar a, pour sa part,
pensé dès 1924 à construire une Stick Bass, mais son employeur
Gibson n’a pas été convaincu par son idée. Il décida donc de créer sa propre compagnie,
mais malheureusement, il ne parvint jamais à commercialiser ses modèles. Quant à lui, Paul
Tutmarc, qui n’était pas satisfait de son invention, continua ses recherches. En 1935, il sortit
sa « Model #736 Electric Bass Fiddle » sous la marque « Audiovox ».
Elle ressemblait à s’y méprendre aux basses « short scale » actuelles, le diapason est pratiquement identique, celui de la
basse de Tutmarc est de 30 pouces et demi, alors qu’actuellement il est de 30 pouces. Malgré sa similitude, cet
instrument n’a pas connu le succès, il ne fût vendu qu’à une centaine d’exemplaires dans les alentours de Seattle.
En 1938, Gibson fit avancer un peu les choses avec sa guitare basse électrique avec un “hollow body”
(corps creux) mais qui restait un instrument vertical malgré le nom encourageant qu'il lui avait été attribué.
C'était un instrument qui mesurait 1,50m, et qui était très similaire à une guitare basse archtop équipée de
deux micros magnétiques et de deux potentiomètres mais qui était toujours muni d'une pique.
La véritable naissance de la guitare basse et du jeu de basse qu'on connait aujourd'hui remontent vraiment
dans les années 50 avec l'apparition de la Precision Bass à la fin de l'année 1951. Comme Paul Tutmarc,
Leo Fender voulait faire quelque chose pour les contrebassistes qui avaient du mal à se faire entendre au
sein du groupe auquel ils appartenaient. A la différence de Tutmarc, Leo Fender,
qui était fan de musique country, était un génie commercial. Il fit la tournée des
concerts et des nightclubs pour procéder à la démonstration de son instrument. Il
espérait que la basse recevrait le même accueil dans ce domaine musical que celui
reçu par sa Telecaster. Effectivement, Joël Price sauta sur la Precision Bass dès
l'arrivée de cette dernière à Nashville et s'empressa de l'utiliser pour jouer au
Grand Ole Opry en 1952. Les bassistes de Jazz l’adoptèrent en masse, surtout
lorsque la Jazz Bass fut lancée dans les années 60.
Aujourd’hui, on n’imagine pas un morceau de musique moderne sans un bon groove de basse
et de nombreuses techniques ont été développées telles que le jeu au médiator, le slap, le
tapping, etc...
Le Banjo
Le banjo est un instrument de musique à cordes pincées nord-américain. Comme l’a écrit un
jour Hugues Aufray, le banjo fait partie des choses que l’on aime ou que l’on déteste
instantanément.
Avec sa table d'harmonie à membrane, on le distingue facilement de la guitare. Comme elle, il
fait partie d’une famille qui remonte à la nuit des temps. Cet instrument serait un dérivé du
luth ouest-africain l’ekonting (ou akonting) apporté par les esclaves noirs et qui aurait suscité
la création des premiers gourd-banjos (”banjo en gourde”). Fait intéressant, l’ekonting est
équipé de 4 cordes dont l’une est plus courte que les autres. Le banjo représente désormais
toute une famille d'instruments.
L'origine de l'instrument moderne remonte semble-t-il vers les années 1830-1840 durant
lesquelles ont commencé l'industrialisation et la commercialisation d'un instrument plus ancien (XVII
e
siècle) utilisé
par les esclaves africains déportés aux États-Unis.
Sa caisse de résonance qui consiste en un cadre circulaire en
bois ou en métal sur lequel est tendue une
membrane, produit un timbre très particulier. La matière de
cette membrane a évolué avec le temps :
parchemin, cuir, peau et de nos jours, matière synthétique
qui fit son apparition dans les années 50. Muni
d'un long manche, à l'origine sans frettes, le banjo présente
quatre ou cinq cordes en métal. Le banjo à 4
cordes égales est attribué à un certain Professeur Stepner,
qui en eut l’idée, et au fabricant J. B. Schall qui
en produisit les premiers modèles. Ces banjos à 4
cordes avec un manche long, de 22 à 26 frettes,
furent baptisés des “plectrums”. Ils étaient
généralement accordés do, sol, si, ré ou ré, sol, si,
mi comme les 4 cordes aiguës de la guitare. Mais
cet accordage en rendait le jeu difficile du fait des écarts
et l’on vit apparaître des banjos au manche plus
court, 17 ou 19 frettes qui s’accordaient do, sol, ré, la.
C’est ce qu’on appelle le banjo ténor. Cet
instrument est parfois accordé sol, ré, la, mi pour jouer la
musique irlandaise.
Au début du XX
e
siècle, le banjo,
ainsi que la mandoline, étaient bien plus populaires que la guitare
aux États-Unis. Il fallut
tout le génie de quelques luthiers, comme Martin, pour inverser la
tendance. Toujours est-il
que le banjo est l’un des instruments incontournables du Bluegrass,
musique très populaire
à cette époque, où chaque musicien montre toute sa virtuosité au
cours d’un solo,
passage obligatoire entre deux couplets. Une autre branche
traditionnelle de la
musique country utilise un banjo 5 cordes mais sans résonateur : le
old-time.
Cette fiche ne serait
pas complète si l’on ne citait pas le banjo mandoline, cousin de la
mandoline, équipé
d’un manche court et de 8 cordes couplées par 2 et accordé comme la
mandoline, le banjolin
(un manche court, accordé comme la mandoline mais avec 4 cordes
seulement), le banjo ukulélé,
accordé comme un uke et enfin le banjo-guitare, équipé de 6 cordes et
accordé comme la guitare.
Le Chant
Qu’est-ce que le chant peut bien faire ici ? Demanderez-vous peut-être.
Et alors ? Ne parle-t-on pas de “cordes vocales” ?
Dans ces conditions on peut donc en conclure que la voix est un instrument à cordes.
Mais le chant a-t-il une histoire ? Mais pourquoi pas ? D’où vient-il ?
D’aussi loin qu’on puisse remonter dans le temps, l’homme a toujours chanté pour exprimer
ses émotions.
Pour les adeptes de la théorie de l’évolution, c’est peut-être une énigme, mais pour ceux qui,
comme moi, croient ce que dit la Bible et pensent que nous avons été créés (Attention ! pas en 6 jours de 24 h ; remplaçons “jour” par
période ou phase sans limite de durée et tout devient d’une logique implacable), alors notre Créateur nous a doté de ce don dès le début.
Peut-être que nos ancêtres ont commencé à vouloir imiter le chant des oiseaux (tiens, on parle déjà de “chant”).
Depuis la nuit des temps, le chant fait partie du culte rendu à Dieu (ou à d’autres divinités). La Bible dit
même que des hommes ont entendu des anges chanter pour célébrer certaines occasions (la naissance de
Christ par exemple).
Au passage, savez-vous que le solfège a été inventé pour transcrire sur papier (à l’origine le parchemin)
ce qu’on se transmettait jusqu’alors de bouche à oreille ?
La portée a été mise au point en se basant sur la tessiture de la voix humaine. ça devait faire une portée
générale de 11 lignes. Comme il aurait été impossible de lire la musique sur une telle portée, on attribua
donc à chaque voix un fragment de cette portée correspondant. Chacun de ces fragments fut constitué de 5 lignes. Pour reconnaitre les
divers fragments, on plaça au commencement de cette portée le caractère alphabétique qui représente la note. Sur la 6e ligne, on plaça
un C qui correspond au do (ou ut). Sur la 4e ligne, qui porte le fa, la lettre F, et enfin sur la 8e ligne qui porte le sol, la lettre G qui
représente cette note. Par métaphore, ces caractères sans lesquels on ne pourrait reconnaître la position des notes prirent le nom de clés
et leur figure, peu à peu modifiées devinrent telles que nous les connaissons aujourd’hui,
C, F et G : B ? et &
L’homme chante pour faire la fête, pour séduire sa bien aimée (ou son bien aimé) ; on chante pour défendre la
bonne cause, pour passer un message ou tout simplement pour divertir ou se divertir.
Le chant est un “instrument” que tout le monde sans exception peut pratiquer. Il n’est pas encombrant
puisqu’on l’a toujours sur soi. Certains “savent” chanter tout naturellement sans n’avoir jamais eu besoin de
prendre des cours (d’ailleurs la notion de “cours de chant” est assez récente), d’autres diront qu’ils ne “savent”
pas chanter. En fait, “savoir” ou “ne pas savoir” chanter est une expression quelque peu incorrecte. On devrait
plutôt -à mon humble avis- se demander : “suis-je capable de me faire une image mentale de la note que je
veux chanter ou pas ?” Pour chanter juste, il faut donc apprendre à écouter.
Et quel plaisir quand on peut chanter tout en s’accompagnant d’un instrument de musique !
Le Piano
Le Piano (de son nom complet : le piano-forte) est un instrument à cordes frappées.
Si on doit lui trouver un ancêtre citons alors le clavicorde.
Au début du XVIII
e
siècle, l’instrument le plus en faveur est sans conteste le clavecin.
Sa brillance, son ampleur, son égalité favorisent aussi bien l’écriture virtuose que la construction
architecturale. Vers le milieu du siècle, en Allemagne et en Scandinavie surtout, on commence à lui
préférer le clavicorde : à son maximum de puissance, il ne dépasse pas le pianissimo du clavecin,
mais ce qui séduit en lui est d’abord sa capacité à suivre les lignes d’expression, à faire comme des
pleins et des déliés là où le clavecin tracerait toujours le même caractère.
La différence de principe des deux instruments est simple : les cordes du clavecin sont “pincées” par des becs de plume de corbeau situés
dans des sautereaux actionnés par les touches - imaginez une grande guitare qui possèderait un médiator par corde - tandis que celles du
clavicorde sont frappées par de petites languettes de métal fixées au bout des touches (les tangentes).
Il y a plusieurs tangentes par corde (ou par paire de cordes), frappant celles-ci à des points de
division différents, ce qui permet d’obtenir autant de hauteurs différentes sur une même corde.
Donc, ce clavicorde, qui jusqu’à présent servait en quelque sorte d’écriture au compositeur (on le
posait sur une petite table), on va l’agrandir, le mettre sur pieds, lui rajouter des cordes, tout en ne
gardant qu’une seule tangente par corde. Certains rêvent d’un clavier qui aurait la puissance du
clavecin et le toucher du clavicorde ; qui pourrait produire des dynamiques vraiment différentes, en
fonction de la vitesse de la frappe sur la corde. Un vrai bouleversement ! Pour le concrétiser, il
fallait créer un nouvel instrument.
En 1716, Jean Marius présente à Paris des maquettes de mécaniques pour un “clavecin à maillets” L’année suivante, en Saxe, Christoph
Gottieb Shröter conçois une mécanique du même type, qui frappe la corde par dessus. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’en 1709, à
Florence, un fabricant de clavecins nommé Bartolomeo Cristofori avait rendu publique l’invention d’un instrument qu’il baptisait :
“clavicembalo col piano e forte”, dont le mécanisme résolvait la question de façon décisive. Et il fallut bien 70 ans avant que ce nouvel
instrument, appelé désormais “piano-forte”, impose la clarté de son principe.
Le piano-forte séduit les musiciens, mais ils se plaignent de la lourdeur du clavier. Trois grandes
écoles rivalisent en ingéniosité pour améliorer le mécanisme de Cristofori : l’Angleterre, la France
et l’Allemagne. De l’école française, citons Sébastien Erard. Il avait 15 ans quand, apprenti chez
un facteur de clavecins, il entre au service de la duchesse de Villeroy et construit pour elle en
1777, le premier piano-forte français. (Au fait ; les premiers pianos avaient 5 octaves, chaque note
avait 2 cordes seulement.) Cet instrument lui vaut la confiance des musiciens et partant, la
protection du roi. Installé à son compte en 1781, il est contraint d’émigrer en Angleterre à la
Révolution, ce qui lui permet de s’inspirer grandement des recherches multiples de ses collègues
anglais. En 1790, il produit un piano à queue qui se singularise par un système original de “faux
marteaux” (double pilote) qui allège beaucoup le clavier anglais. En 1794, il dépose à Londres un
brevet pour une mécanique à échappement et revient à Paris en 1796. Il fera ensuite régulièrement
l’aller-retour. Son soucis constant est d’améliorer la rapidité de réponse du clavier tout en
renforçant la sonorité d’ensemble. De 2 cordes par note, on passe à 3 (du moins du médium à
l’aigu). Dès 1780, il a muni ses pianos de la pédale “forte”. Il prend les conseils de la plupart des
pianistes du temps. Il cherche toujours et trouve encore : en 1809, il dépose un brevet pour le mécanisme à répétition dit “à étrier” (le
marteau est plus près de la corde). L’année suivante, il invente le premier demi-queue, en raccourcissant les cordes dans les basses.
Mais les pianistes veulent encore plus : plus de puissance et plus de légèreté. Plus d’attaque et plus de résonance. plus de contrôle des
nuances. Plus de notes. De 5 octaves, on passe d’abord à 5 octave 1/2 vers 1795 comme chez Erard. Puis on généralise à 6 octaves (du fa
-1
au fa
6
), aux alentours de 1810.
Jean Henri Pape imagine de garnir les marteaux de feutre au lieu de peau (1826). On gagne ainsi en précision. Les efforts portent
ensuite sur la plus grande tension demandée à des cordes plus grosses. Les premiers cadres étant en bois. Il faut les renforcer. On essaye un
étai en fer. A la même époque, dès 1820, des facteurs américains, qui jusque-là n’avaient pas encore fait parler d’eux tentent de couler un
cadre en fer d’une seule pièce.
Peu à peu, les étouffoirs qui recouvraient toutes les notes sans exception, sont retirées des suraigus. Vers 1830 cette suppression est
définitive.
Les pianistes veulent aussi encore plus de contrôle des nuances. C’est encore Sébastien Erard qui a sur ce sujet l’idée la plus
féconde : il met au point, entre 1820 et 1823, un système de répétition tout à fait ingénieux, revenant aux intuitions premières de Cristofori
: modifiant le levier intermédiaire, il fait revenir le bâton d’échappement sous le rouleau avant que la touche ne soit complètement relevée.
C’est encore ce système qui équipe les pianos à queue d’aujourd’hui.
Parallèlement à cette carrière brillante et mouvementée du grand queue de concert, le marché des pianos “carrés”, destinés aux amateurs et
aux salons, ne cesse de croître. Après bien des essais, c’est Pape qui, en 1827 imagine de croiser les cordes : les basses sont plus longues,
donc plus profondes, les aigus sonnent plus clair, l’instrument a plus de force.
(résumé d’un dossier très complet que vous pouvez lire aux Editions J.C.Lattès/Salabert ; Le Piano de Denis Levaillant)